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Philippe SEMIN (ISTEC 1981), élu Entrepreneur de l'année pour le Grand Est

Diplômés

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20/10/2017

L'international et l'innovation, moteurs de la croissance de Semin
 
GUILLAUME ROUSSANGE
 

En quarante ans, Philippe Semin, élu Entrepreneur de l'année pour le Grand Est, est parvenu à hisser la petite fabrique familiale de plâtre au rang de leader des colles, enduits et accessoires pour plaquistes.

A cinquante-neuf ans, Philippe Semin n'a rien perdu de l'enthousiasme des débuts de sa carrière, commencée dans les années 1980. A l'époque, fraîchement diplômé de l'Istec Paris, le jeune homme décide d'intégrer l'entreprise familiale pour y développer l'activité de colles pour les carreaux de plâtre. Bien que créée près d'un siècle plus tôt, la société reste alors modeste, rayonnant essentiellement dans l'Est. Accompagné de son ami d'enfance, Thierry Lefeuvre, Philippe Semin prend son bâton de pèlerin et sillonne la France, échantillons dans le coffre, pour gagner de nouveaux marchés. Le talent commercial des deux hommes fait mouche.

Trois mois après leurs débuts, ils engrangent leurs premiers clients. « On faisait du porte-à-porte », se remémore le dirigeant. Petit à petit, la caravane Semin boucle son tour de France, avant de franchir les frontières belge et allemande. Ce développement s'accompagne d'une diversification de l'activité. Après les colles, le groupe développe les enduits pour plaques de plâtre - sa marque de fabrique -, puis les accessoires de pose : bandes à joint, ossatures métalliques, trappes de visite... L'entreprise se lance dans la production industrielle, en montant ses propres usines ou en rachetant ses fournisseurs. En 1998, face à la saturation de son usine historique de Kédange-sur-Canner (Moselle), le groupe monte une deuxième unité de production d'enduits à Perpignan. Le site est choisi pour la qualité des marbres broyés locaux, essentiels à la fabrication des enduits. De là, Semin arrose le sud de la France, mais également l'Espagne et le Portugal, « deux débouchés majeurs aujourd'hui », selon Philippe Semin.

Cap sur l'international

Bientôt, une nouvelle unité arrive à son tour à saturation. Suivant les conseils de son client Leroy Merlin, le groupe investit 10 millions d'euros dans une troisième unité, à Amblainville (Oise), spécialisée dans la production de fourrures et de montants métalliques.

En parallèle, l'entreprise se lance à l'international. En Allemagne, elle rachète Rug, son fournisseur de trappes de visite, spécialité dont elle est aujourd'hui le leader européen. En Russie, elle crée une usine moyennant 5 millions d'euros, pour accompagner le développement de Leroy Merlin dans le pays. En Espagne, en 2014, elle acquiert son fournisseur de bandes à joint et son site de Barcelone. Ces opérations de croissance externe, auxquelles s'ajoute la reprise d'une usine de montants métalliques à Tours, font bondir les effectifs de Semin à 600 personnes. Son chiffre d'affaires dépasse les 130 millions d'euros, réalisés à 60 % grâce aux enduits. 35 % de l'activité repose désormais sur l'international, dans 53 pays. « Outre l'Europe, nous avons créé une filiale en Algérie. D'ici un an, nous allons y démarrer la construction d'une usine. Nous croyons beaucoup au marché africain », annonce Philippe Semin.

 

Outre l'export, Semin mise fortement sur l'innovation pour assurer son développement. Chaque année, le groupe propose une vingtaine de nouveaux produits. Selon Philippe Semin, le cap des 200 millions d'euros de chiffre d'affaires devrait être franchi d'ici à cinq ans.

 

Guillaume Roussange, Les Echos
Correspondant à Amiens

 

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